LES SAGES
La sagesse est aussi vieille que l’humanité: tout homme, en effet, si peu que ce soit, se pose des questions. Il regarde le monde, il cherche à comprendre ce qui se passe, ce qui favorise le succès, le bonheur et la vie ou, au contraire, ce qui peut produire le malheur.
La sagesse n’est donc pas un privilège d’Israël. En Egypte, à Babylone, en Canaan, nous trouvons des textes parfois très proches de ceux que nous lisons dans la Bible. Et bien souvent, ces textes extra-bibliques sont plus anciens que ceux d’Israël.
Mais l’expérience spirituelle du peuple de Dieu, sa foi en un Dieu vivant, qui intervient dans l’histoire des hommes, a marqué profondément la sagesse biblique.
Cette sagesse se trouve avant tout dans les livres que nous appelons “sapientiaux”, c-à-d. les Proverbes, Job, Qohelet, Siracide et Sagesse. Mais d’autres textes aussi appartiennent au genre sapientiel : des passages des livres prophétiques et un certain nombre de Psaumes.
La Bible appelle sagesse une habilité manuelle pour exercer un métier (cf. Ex 28,3), un savoir-faire qui permet de réussir ce que l’on entreprend. Mais la sagesse, c’est surtout l’effort de l’esprit humain qui cherche à comprendre pourquoi ceci mène à la réussite et cela à l’échec; c’est un regard dur le monde qui veut comprendre quelle est la voie la meilleure pour atteindre le bonheur..
Pour la Bible encore, la sagesse est un don de Dieu (cf. 1 R 3, 6-12), qui seul peut donner à l’homme un coeur capable de discerner le bien et le mal. Lorsque l’homme prétend dérober cette connaissance du bien et du mal (cf. Gn 3), au lieu de la recevoir de Dieu, il fait fausse route et aboutit à la mort.
A l’origine, la sagesse s’exprime oralement dans de courtes sentences, dans des pro-verbes, qui cherchent à traduire dans une image ou une comparaison cette connaissance du monde et des hommes. Puis peu à peu, s’il se trouve des auteurs capables de donner une forme littéraire à ce trésor oral, des écrits plus développés apparaissent.
En Israël, c’est avec l’institution de la royauté, la mise en place d’une administration qui exigeait des fonctionnaires et des scribes, que les premiers écrits de sagesse furent composés. Comme cette époque fut celle de Salomon, c’est sous son nom que la tradition biblique a mis l’ensemble de la littérature de sagesse que la Bible contient.
Mais les livres sapientiaux, qui recueillent parfois un héritage beaucoup plus ancien, ont été composés entre le temps de Salomon et le premier siècle avant Jésus. Le dernier d’entre eux, le Livre de la Sagesse, pourrait avoir été écrit vers 50 avant Jésus.
La Bible nous offre ainsi un panorama assez vaste de la sagesse, depuis la sagesse populaire, (certaines parties des Proverbes), qui ressemble à celle de n’importe quel peu-ple, jusqu’aux expressions très particulières, parce que marquées profondément par la foi d’Israël.
Notre étude
Dans notre étude, nous chercherons à mieux connaître ce développement de la sagesse dans le peuple de Dieu en suivant deux pistes différentes :
– La première intitulée “De la sagesse à la Sagesse” devrait nous aider à comprendre comment le peuple d’Israël a passé progressivement de la sagesse, au sens le plus banal du terme, à la Sagesse, comme une personnification de Dieu, comparable à la Loi ou à la Parole. On devine aisément l’intérêt que peut avoir cet itinéraire si l’on se rappelle que le Nouveau Testament nous présentera Jésus comme la Sagesse de Dieu (cf. 1 Co 1,24).
– La seconde piste nous invite à suivre le parcours laborieux du peuple de Dieu dans sa réflexion sur le problème de la souffrance et du mal. En lisant ces textes, nous découvrons comment la thèse traditionnelle – et finalement simpliste – de l’équation justice = bonheur / péché = malheur, a été peu à peu mise en cause par des hommes comme les auteurs de Job ou de Qohelet, avant de trouver une dernière expression vétéro-testamantaire dans le Livre de la Sagesse. Sans doute le problème du mal n’est pas résolu, mais certaines voies sans issues sont désormais barrées.
De la sagesse à la Sagesse
1) Pr 10, 1-32
2 Pr 4, 1-27
3) Pr 9, 1-6 et 13-18
4) Si 24, 1-34
5) Sg 7,21 – 8,1
Face au problème de la rétribution
6) Pr 3, 1-35
7) Jb 21, 1-34
8) Qo 7,1 – 8,15
9) Sg 1, 16 – 3,12
1 – Pr 10, 1 – 32
Nous commencerons cette étude sur la sagesse, ou plutôt sur les sages comme ancêtres de Jésus, par un passage tirée de Pr 10. La section de Pr 10-22 nous conserve, semble-t-il, la partie la plus ancienne des livres de Sagesse (voir la note de BJ sur Pr 10, 1 +). Cette section comprend 376 dictons de deux lignes concernant la conduite de l’homme. La sa-gesse qui s’y exprime est un art de vivre, de bien vivre. Est sage ce qui conduit à la vie, au bonheur; au contraire, est insensé ce qui ne peut qu’apporter le malheur sous quelle que forme que ce soit.
Notre étude porte sur Pr 10, mais il serait bon de vérifier les conclusions en lisant plus largement ce recueil (Pr 10-22).
1) Choisissez 2 ou 3 proverbes qui expriment une sagesse populaire qui vous paraît
encore actuelle.
2) Quelle image du sage se dégage de Pr 10 : que fait-il ? Quelles qualités a-t-il ?
Quel est son bonheur ?
3) Relever dans cette liste quelques proverbes qui vont au-delà de la sagesse populaire
et profane.
Question 1
• Par exemple Pr 10, 1.4.9.15.19.26 ; échanger sur votre choix.
• Chercher si vous trouvez un proverbe équivalent dans votre culture
Question 2
• Noter dans ces proverbes les termes qui désignent l’homme dont la conduite est donnée en exemple par le sage et celui qui lui est opposé.
• Relever par ex. les oppositions comme juste – méchant : Pr 10, 3.7.16.24.25.28.30.32 ; juste – impie : Pr 10, 6. 11 ; sage – fou : Pr 10, 8.14 . cf. 10, 21 ; intelligent – insensé : Pr 10, 13.23
• Noter ce que fait le sage : par ex. Pr 10, 8. 14.17.
• Ce qui fait son bonheur : il est délivré de la mort (v.2); il est nourri par le Seigneur (v.3); il reçoit la bénédiction (v. 6.7); il trouve la vie (v. 16.17).
Question 3
• Relever les mots, les expressions qui vous semblent dépasser une sagesse profane, comme
– les références au Seigneur : Pr 10, 3.22.23
– les références à une justice transcendante : Ps 10, 25.27.28.30
– les notions vie – péché : Pr 10,16 cf. 10, 11.17.
Vers le Nouveau Testament
Lire Mt 7 et noter comment Jésus part, lui aussi, de la sagesse quotidienne pour conduire ses auditeurs à une sagesse plus haute.
Prière : Relire lentement Mt 7 et le méditer en reprenant une phrase, une expression, un mo
2. – Pr 4, 1 – 27
Tant de choses nous préoccupent et, aujourd’hui comme au temps de l’auteur de Pr 4, le choix de la sagesse ne va pas de soi. Et celui qui veut la choisir doit être prêt à y mettre le prix !
Pr 1-9 est une oeuvre du 5ème siècle (cf. Introd. aux Pr.) : la nation n’existe, pour ainsi dire, plus à son époque. C’est donc vers l’individu que se tournent maintenant les sages pour l’inviter à rester fidèle à Dieu et à s’attacher aux préceptes de la Loi qui conduit à la vie.
1) En Pr 4, 1-9 qu’est-ce que la sagesse ? Comment l’acquérir ? Comment la traiter ?
Qu’apporte-t-elle à celui qui la choisit ?
2) Quelle image est utilisée en Pr 4, 10-19 pour désigner une vie en conformité ou non
avec la sagesse ?
3) Que doit faire celui qui veut acquérir la sagesse (4, 20-27) ?
Question 1
• La sagesse est l’enseignement que le père (le maître) donne à son fils, comme il l’avait lui-même reçu. Noter les mots qui sont mis en parallèle avec la sagesse.
• Il faut vouloir l’acquérir et être prêt à tout donner pour elle : cf. Pr 4, 7 + ; remarquer l’insistance sur le mot acquérir : 4, 5.7.
• Il faut la traiter comme une épouse : aime-la (4,6); étreins-la (4,8).
• La sagesse apporte la vie (4,4); elle protège (4,6); elle élève et couronne (4, 8-9) celui qui la choisit.
Question 2
• L’image de la route qui désigne un comportement, une façon de vivre; relever les substantifs (voie, piste, sentier…) et les verbes (cheminer, courir…).
• Noter les oppositions entre le chemin du juste et celui du méchant, cf. Ps 1,1 + et les références marginales sur ce verset.
• Le chemin du juste est voie de sagesse, piste de droiture (4,11), route de lumière (4,18), où l’on peut cheminer sans trébucher (4, 12).
Question 3
• Noter l’importance des sens : les oreilles, les yeux, et surtout le “coeur” (4,23).
• Sur 4, 26-27, voir Dt 5, 32-33.
• Ce n’est pas une sagesse cérébrale, mais la sagesse des oreilles, de la bouche, des yeux, des mains…
Vers le Nouveau Testament
Sur Pr 4,7 la BJ nous donne en marge la référence de Mt 13, 44 – 46 : comment comprenez-vous ce rapprochement ? Que vous apporte-t-il ?
Prière : Prier le Ps 1 ou le Ps 19 (18), 8-15.
3. – Pr 9, 1-6 et 13-18
A plusieurs reprises en Pr 1-9 , la sagesse nous est présentée comme une personne : Pr 1, 20-23 ; 8, 22-36; cf. aussi 3, 16-19.
Pr 9, qui conclut le prologue du Livre (sur Pr 1-9, voir l’Introd. aux Pr. en BJ), nous met en présence de Dame Sagesse et de Dame Folie. Toutes les deux s’adressent à l’homme simple et l’invitent; mais l’une le conduit à la vie, l’autre à la mort.
1) Comparer Pr 9, 1-6 avec 1, 20-23 : qui est la Sagesse ? Que fait-elle ? Que
cherche-t-elle ?
2) Pr 9, 13-18 : qui est Dame Folie ? à quoi mène son appel ? Cf. Pr 7, 10-17 .
3) A partir de la note de BJ sur Pr 9, 13 + , esquisser le thème des “deux voies”.
Question 1
• La Sagesse se présente comme un héraut (1, 20-21) et comme une grande Dame hospitalière (9,1 et la note de BJ).
• En Pr 1, 20ss, elle crie dans les rues; elle appelle et interpelle les “niais”, les “moqueurs” pour qu’ils se convertissent.
• En Pr 9, elle a bâti une maison (comparer Pr 14, 1; 24, 3); elle a préparé un repas de fête (viandes et vin, cf Is 25, 6), duquel elle invite le “simple” et l’”insensé” pour qu’il vive et marche dans la voie de l’intelligence (9,6).
• Comparer cette invitation de la Sagesse avec celle d’Is 55, 1-3 (cité en marge).
Question 2
• Alors que la Sagesse s’affaire pour le repas et envoie ses servantes pour inviter, la Folie, assise à la porte de sa maison, est uniquement préoccupée d’appâter les passants et de les entraîner vers un repas clandestin qui conduit à la mort.
• Sur le “shéol”, voir Nb 16, 33 et la note de BJ.
• Pr 7, 10-27 nous parle de la “femme étrangère” (sur ce thème, voir encore Pr 5, 1ss et la note de BJ sur Pr 5, 1 +). Comme l’étrangère, Dame Folie séduit le “simple” et le mène à sa perte.
Question 3
• Voir Pr 4, 18-19, qui nous renvoie à Ps 1, 1 + (marge).
• Lire Dt 30, 15-20.
• Voir surtout Mt 7, 13 + (donné en marge de Ps 1, 1 +)
Vers le Nouveau Testament
Lire Mt 22, 1-10 et chercher à voir comment Jésus relit le texte de Sg 9, 1-6 (cité en marge sur le titre en BJ). Même démarche à faire avec Jn 6, 35 (voir la note BJ sur ce verset).
Prière : Atelier de prière sur Is 55, 3a ou sur Jn 6, 35.
4. – Si 24, 1-34
Composé en hébreu vers 190-180 avant J.-C., ce livre nous est connu surtout par la traduction grecque, faite par le petit-fils de l’auteur vers 132 (cf. le prologue du livre). Jésus ben Sirach témoigne de la vitalité du courant sapientiel à son époque; il se situe dans la ligne de ses devanciers, mais il apporte aussi sur plusieurs points un regard nouveau. Ce sera particulièrement le cas pour la personnification de la Sagesse.
1) Relever en Si 24, 1-22 les affirmations les plus intéressantes sur la sagesse.
2) Qu’est-ce que l’auteur ajoute de nouveau à cette présentation de la Sagesse
en Si 24, 23-34 ?
3) Qu’apporte à ce passage la citation d’ Ez 47, 1-12 (en marge de Si 24,31) ?
Question 1
• Elle est sortie de la bouche du Très-Haut (24,3) , comme la Parole.
• Elle a habité (litt. dressé sa tente) dans le ciel (24,4), puis sur l’ordre de Dieu, en Israël (24,8).
• Elle habite la nuée (24, 4 +); cf. aussi Ex 13,21-22 + (cité en marge).
• Elle a cherché un lieu de repos parmi les peuples (24,6-7) et elle l’a trouvé en Israël (24, 8-11); cf. aussi la note TOB sur 24, 7.
• Elle se compare aux arbres les plus beaux ( 24, 13-14); elle embaume comme les plus riches parfums, (24, 15).
• Elle est plus douce que le miel (24,20); elle avive l’appétit de ceux qui la goûtent (24,21) et les entraîne sur une route heureuse (24,22).
Question 2
• Cf. Si 24, 23 + : l’auteur identifie ici la Sagesse avec la Loi donnée à Moïse; comparer encore avec Ba 3, 9 – 4,4, spécialement 4, 1-4; cf. Si 24, 1 +.
• La Sagesse est comparée à la source du Paradis, qui se divisait en quatre bras pour arroser toute la terre (Gn 2, 10ss) : Si 24, 25-27.
• Elle est est inépuisable : 24, 28-29.
Question 3
• Lire Ez 47, 1-12 et la note sur 47, 1 + : l’eau qui sort du Temple nouveau, qui devient de plus en plus abondante et apporte partout la vie.
• Le sage qui pensait se brancher sur le fleuve pour “arroser son jardin” (24,31) voit cette eau augmenter et il peut répandre la sagesse autour de lui : 24, 31 et la note en BJ.
Vers le Nouveau Testament
Comparer Si 24, 21-22 avec Jn 6, 34-35 : malgré les différences dans la formulation, n’est-ce pas le même message ? Et pourtant quelle nouveauté !
Prière : Choisir certains versets du Ps 119 (118) – par ex. v. 97-112 – et les prier.
5. – Sg 7, 21 – 8, 1
Avec le Livre de la Sagesse, nous sommes à l’aube du Nouveau Testament, vers 50 avant J.-C. Nous trouvons ici, pour la première fois, des expressions qui vont marquer très directement la théologie de saint Paul et de saint Jean et, à travers eux, la réflexion chrétienne sur le Christ et la Trinité
1) Qu’est-ce que Sg 7, 1-14 nous apprend sur la Sagesse ?
2) La BJ nous présente Sg 7, 22 + comme le “sommet de la spéculation AT sur la
sagesse” : rechercher les principales idées exprimées en Sg 7, 22 – 8, 1.
3) La BJ nous donne ici plusieurs références avec flèches au NT : lire ces textes et
chercher comment le texte de Sg est relu par l’auteur néo-testamentaire.
Question 1
• Sg 7, 1-6 : la sagesse n’est pas donnée à la naissance; même Salomon, le sage par excellence, – qui est présenté comme l’auteur de ce livre – n’a pas eu une origine différente de celle des autres hommes.
• Sg 7, 7 : la sagesse est un don de Dieu et il faut la lui demander; cf les références marginales : 1 R 3, 6-12; Sg 9, 1 +; cf. Jc 1, 5.
• Sg 7, 8-12 : elle est plus précieuse que tout (cf. note BJ); elle est la source de tous les autres biens : Sg 7, 11-12, cf 1 R 3, 13.
• La sagesse n’est pas réservée à une élite : celui qui l’a reçue, la communique aux autres : cf. Si 24, 30-34.
Question 2
• Relire dans la note de BJ sur Pr 8, 22 + (citée en Sg 7, 22 +) ce qui concerne l’ AT.
• Diviser le texte de Sg 7, 22 – 8, 1.
• La nature de la Sagesse : 21 adjectifs (3 x 7) exprimant sa perfection; ces qualités sont, pour une part, reconnues à Dieu dans l’AT; d’autres, inconnues de la Bible, étaient attribuées par les philosophes grecs au principe spirituel du monde.
• L’origine divine de la Sagesse : 7, 25-26. Noter le lien très intime qui unit la Sagesse à Dieu; sur la lumière, voir la note de BJ sur le v. 26.
• L’activité de la Sagesse : 7, 27 – 8, 1.
Question 3
• He 1, 3 : voir la note de BJ sur ce verset.
• Jn 1, 9 : la Sagesse est le “reflet de la lumière éternelle”, le Verbe, lui, est la Lumière éternelle.
• Col 1, 15 : Le Christ est l’Image du Dieu invisible.
• Jn 1, 5 : la lumière du soleil fait place à la nuit (Sg 7, 29-30), mais le mal ne peut rien contre la Sagesse, ni les ténèbres contre la Lumière du Christ.
Vers le Nouveau Testament
Reprendre Sg 7, 22 – 8,1 en remplaçant le mot sagesse par celui de Jésus.
Prière : Relire Jn 1, 1-5 et le méditer en reprenant un mot, une phrase du texte.
6. – Pr 3, 1-35
En réfléchissant sur la vie des hommes, sur ce qui apporte le bonheur ou cause le malheur, les Sages se sont trouvés confrontés au problème de la rétribution. Au plan collectif, la solution traditionnelle (par ex. Dt 11,27-28) pouvait paraître suffisante, mais transposée sur le plan individuel, elle fut très vite ressentie comme insatisfaisante.
Le premier texte que nous étudions paraît pourtant s’en contenter.
1) Relever en Pr 3, 1-12 ce qu’il faut faire pour acquérir la sagesse; quel est le bonheur
promis à une telle conduite ?
2) Selon Pr 3, 13-20 quelle est la béatitude du sage ?
3) Relever en Pr 3, 21-35 quelques versets qui expriment bien la doctrine traditionnelle
de la rétribution.
Question 1
• Il faut garder… ne pas oublier les préceptes (3, 1-2); alors suivent longue vie et bien-être; cf. 3, 3-4 : faveur, réussite devant Dieu et devant les hommes.
• Confiance dans le Seigneur, crainte du Seigneur (3, 5.8), d’où route plane, santé.
• Largesse à l’égard du Seigneur (dîme), d’où abondance de biens (blé, vin) : 3, 9-10).
• Il faut aussi reconnaître le rôle éducateur de la correction du Seigneur : 3, 11-12.
• Sur tout ce passage, noter les nombreux contacts avec le Dt.
Question 2
• Voir la référence à Pr 2, 4 + : lire les textes cités en marge de Pr 2, 4.
• Les v. 16-17 précisent ce qu’est le bonheur du sage.
• Sur 3, 18, lire les références marginales : quel éclairage vous donnent ces textes ? Voir encore la note TOB sur Pr 3, 18.
Question 3
• Voir Pr 3, 21ss et 3, 26.
• Pr 3, 32 : noter les oppositions : pervers- abomination du Seigneur / hommes droits – ses familiers.
• Pr 3,33 : Le Seigneur maudit… bénit…
• Ps 3,34 : il se moque… il donne sa faveur…
• Os 3,35 : la gloire des sages… la honte des insensés.
Vers le Nouveau Testament
Comparer Pr 3, 33 avec Mt 5, 44-48 et réfléchir sur ces deux textes.
Prière : Prions le Ps 49 (48) en nous arrêtant particulièrement sur le v. 16 où le Psalmiste dit sa confiance en Dieu qui fait échapper au shéol, car l’amitié divine ne peut cesser la mort.
7. – Jb 21, 1-34
Il ne faut pas réduire le Livre de Job au problème de la rétribution; mais ce livre nous donne une contribution très importante dans ce dossier.
A ses amis, qui défendent avec des nuances diverses, le point de vue traditionnel, (la bénédiction du juste et la punition du pécheur), Job oppose le démenti des faits : il est innocent et pourtant il souffre, alors que beaucoup de méchants sont heureux.
1) Comment Job parle-t-il du bonheur des méchants en Jb 21, 7- 13 ?
2) Expliquer Jb 21, 14-18 : quelles en sont les principales idées. Comparer Jb 21,14
avec Ps 25,4.
3) Dans la solution traditionnelle, comment expliquait-on que les méchants puissent
puissent parfois être heureux ? Quelle est la réponse de Job (21, 19-26) ?
Question 1
• Ils restent en vie; ils vieillissent heureux (21, 7.13) et ils descendent en paix au shéol
sans les infirmités de l’âge et de la maladie (31,13). Comparer avec Gn 25, 8.
• Ils sont riches en fils (21, 8.11) et en troupeaux (21, 10).
• Comparer notre passage avec Dt 28, 1ss.
• Voir aussi Jr 12, 1-2 (cité en marge) où le prophète pose la même question que Job.
Question 2
• L’attitude des méchants est celle d’un athéisme pratique : sans nier l’existence de Dieu (Shaddaï), ils s’en désintéressent complètement.
• Comparer Jb 21, 18 avec Ps 1, 4 (cité en marge) : qui a raison , Job ou le Psalmiste ?
• L’attitude des “méchants” en Jb 21 contraste avec celle du Ps 25, 4. Voir aussi les autres versets de Psaumes cités en marge de Ps 25,4 : Ps 27, 11; 86, 11; 119, 35 ; 143, 8.
Question 3
• Jb 21, 19 et la note de BJ : remarquer dans la note les références qui témoignent de l’évolution en Israël sur ce point.
• Pour Job, une telle punition n’en est pas une : 21, 10ss; cf. aussi Jb 14, 21-22 (cité en marge).
• La vie au shéol est la même pour tous, que l’on soit mort dans le bonheur ou dans l’amertume (21, 23-26).
• Il faut nous souvenir que pour l’auteur du livre de Job (au 5ème siècle) , il n’y a encore aucune espérance en une vie future, autre que celle du shéol.
Vers le Nouveau Testament
Lire Jn 9, 1-3 : Jésus refusera de lier maladie et péché, sans distinction, comme le font ici les disciples.
Prière : Prions Is 53 : ce Quatrième Chant du Serviteur commence à faire découvrir le sens de la souffrance : un innocent peut souffrir pour la multitude des pécheurs.
8. – Qo 7, 1 – 8, 15
Si l’auteur de Job reprend la question de Jr 12, 1ss et ose rejeter ouvertement la doctrine traditionnelle qui liait fidélité et bonheur, péché et malheur, Qohelet, lui, va encore plus loin. Pour lui, “tout est vanité” (Qo 1, 2 +) ! Que peut-on savoir ? Une seule chose est certaine : c’est la mort. Et le sage, tout comme l’insensé, descend au shéol.
1) En partant de Qo 7, 8 +, situer la position de Qohelet parmi les autres textes de la
Bible qui abordent le problème de la rétribution.
2) Choisir en Qo 7, 8-29 quelques phrases qui expriment bien la pensée de l’auteur sur
la rétribution.
3) En quoi la position de Qohelet fait-elle progresser ici la pensée biblique sur la rétri-
bution ? Quelle est sa limite ?
Question 1
• Lire les trois textes du Dt (donnés en note) et expliciter la pensée du Dt sur la rétribution.
• Au sujet de Lv 26, voir la note sur Lv 26, 3 : le fait de lier bénédiction et observance de la loi n’est donc pas propre au Dt !
• Chez les sages, on retrouve la même pensée, mais appliquée au sort personnel. Lire encore Ps 62, 13 +
• Devant les démentis de l’expérience, on trouve dans la Bible différentes tentatives pour sortir de l’énigme et parmi elles, celle de Qohelet.
Question 2
• La pensée de Qohelet ne suit pas la démarche de notre logique, mais elle est plutôt une démonstration “kaléidoscopique” (A. Maillot).
• Dieu est à l’origine du bonheur et du malheur : cf. 7, 14.
• L’expérience démontre que le sort du juste et celui du méchant ne correspondent pas toujours à leur vie : 7,15; cf. (, 14.
• Trop de sagesse et trop de méchanceté sont tous les deux nuisibles : 7, 16-17.
• Il n’y a pas d’homme entièrement juste, entièrement sage : 7, 20. 23; cf. aussi Jb 14, 4 + (cité en marge de Qo 7, 20).
Question 3
• Job rejetait la solution traditionnelle, mais c’était un homme plongé dans la souffrance, alors qu’il a conscience d’être innocent. Qohelet, au contraire, se présente comme un sage qui a connu tout le bonheur humain – qu’il ne dédaigne pas – et malgré cela, il rejette lui aussi la solution traditionnelle.
• En affirmant que tout le bonheur terrestre ne peut combler l’homme, puisque la mort y mettra un terme, Qohelet met le doigt sur la faiblesse fondamentale de la solution traditionnelle.Mais Qohelet reste, lui aussi, enfermé dans les limites de la vie terrestre de l’homme : il ne connaît pas encore l’espérance de la résurrection.
Vers le Nouveau Testament
Lire Lc 12, 22-31 : quels contacts voyez-vous entre Qo et ce texte de Lc ?
Prière : Ps 103 (102), surtout les v. 13-18 : la mort met un terme aux choses terrestres, mais l’amour de Dieu subsiste à jamais.
9. – Sg 1, 16 – 3, 12
Si pour Qohelet, on ne peut rien savoir de ce qui attend l’homme après la mort – le sage et l’insensé descendent tous les deux au shéol -, il n’en va plus de même pour l’auteur du Livre de la Sagesse. La rencontre avec la pensée grecque, d’une part et l’expérience douloureuse des Macchabées, d’autre part, ont préparé le chemin à quelque chose de nouveau.
1) Qui sont les impies dont parle ce texte et quelle est leur conception de la vie ?
2) Comment est décrit le juste ? Quelle est son espérance ?
3) Récapituler la position des Sages face au problème de la rétribution ? Quelle
est la nouveauté de Sg ? Qu’est-ce qui a permis à l’auteur de Sg d’arriver à ce point ?
Question 1
• Sur les impies, voir Sg 1, 16 + .
• Relever ce que les impies disent d’eux-mêmes : Sg 2, 1-5.
• Noter ce qu’en dit l’auteur de Sg : 1,16; 2,21-22. 24.
Question 2
• Sg 2, 10 : le juste qui est pauvre; voir la note sur 2, 10 +.
• Sg 2,12 : le juste gêne les impies (cf. 2,14); il est différent : 2, 15 +.
• Sg 2, 13 : le juste prétend connaître Dieu : voir la note sur 2, 13 +.
• Sg 2,16s : Il dit avoir Dieu pour père : cf. 2, 18 +.
• Sg 2, 20 : Il compte sur la “visite” de Dieu : 2, 20 + (qui renvoie à 3,7 +).
Question 3
• Pr 3 se contentait de la thèse traditionnelle : Dieu bénit le juste et punit l’impie.
• Jb refusait cette thèse : sa souffrance ne peut s’expliquer comme une punition, puisqu’il est innocent.
• Qo refusait également la thèse traditionnelle : l’expérience lui montrait qu’en cette vie le juste n’est pas toujours heureux, ni l’impie malheureux. Et à la fin de cette vie, tous les deux vont pareillement au shéol : alors ?
• Sg est composé vers 50 avant J.-C. : l’auteur dispose de deux éléments importants pour éclairer le problème :- d’une part, la persécution des Macchabées ( voir 2 M 7 , 9 + et Dn 12, 3 +), qui a fait jaillir la première expression de la foi en la résurrection ;- d’autre part, la rencontre avec la pensée grecque qui affirme l’immortalité de l’âme parce que spirituelle. Cependant pour la Bible, ce n’est pas l’âme – comme une partie de l’homme – qui échappe à la mort, mais bien l’être tout entier, et cela grâce à l’intervention de Dieu dans la résurrection. Sg apporte aussi une réflexion sur la souffrance comme épreuve, purification : cf. Sg 3, 5 +.
Vers le Nouveau Testament
Comparer le récit de la mort de Jésus (par ex. Mt 27, 39-44) avec le texte de Sg que nous venons d’étudier.
Prière : Prions le Ps 17 (16) dans lequel s’exprime l’expérience d’un “juste” .
LES ANCETRES DE JESUS
ETUDES DE QUELQUES TEXTES DE L’ANCIEN TESTAMENT
LES PSALMISTES
Dieu parle à l’homme. Il a parlé à Abraham, à Moïse, aux prophètes. Mais le dialogue n’est complet que lorsque l’homme lui répond. Les Psaumes témoignent de cette réponse de l’homme au Dieu qui lui parle.
Composés entre le 10ème et le 3ème siècle avant Jésus, les Psaumes forment la part la plus importante de la prière d’Israël, de son apprentissage du dialogue avec son Dieu. Et pas n’importe quel apprentissage : un apprentissage inspiré. Dans les Psaumes, c’est Dieu lui-même qui enseigne à son peuple la prière. C’est Dieu qui met sur les lèvres d’Israël les paroles qu’il attend de ses enfants.
Une double numérotation : une première difficulté que rencontre celui qui ouvre le livre des Psaumes, c’est celle de leur numérotation. Dans une Bible, la numérotation est habituellement celle du texte hébraïque; au contraire, dans un livre liturgique (missel, Prière du Temps Présent, etc.), la numérotation est empruntée à la version grecque (LXX), qui a été reprise par la traduction latine et, ensuite, par la liturgie. Un conseil pratique : il suffit généralement (entre les Ps 9 à 147) d’ajouter une unité à la numérotation liturgique pour obtenir celle de votre Bible.
Un texte très usé : une autre difficulté, bien plus sérieuse, provient de l’état du texte des Psaumes. Ces prières, parfois très anciennes, ont tellement été utilisées entre le moment de leur composition et celui où leur texte a été fixé, que parfois il est difficile, et même impossible, de retrouver la forme originale du texte. Ceci ne concerne, sans doute, que des fragments, mais c’est ce qui explique bien des variantes que l’on peut relever d’une traduction à l’autre du Psautier.
Quelques clés pour aborder le Psautier
Un langage poétique : les Psaumes appartiennent au langage poétique. Comme toute poésie, ils font donc appel aux images, au rythme, à la sonorité. C’est dire qu’il est bon de les lire à haute voix, sous peine de perdre toute un part de leur contenu.
Comme toute poésie encore, les Psaumes évoquent beaucoup plus qu’ils ne décrivent. Le psalmiste veut communiquer, faire partager à d’autres ce qu’il a lui-même expérimenté. Comme lorsque nous trouvons devant un tableau, il n’est pas nécessaire de comprendre tous les détails pour percevoir ce que l’artiste a tenté d’exprimer. Ainsi devant un Psaume, les images utilisées par le psalmiste devraient nous permettre de retrouver nos propres sentiments dans ses cris de joie ou de tristesse, dans ses élans de reconnaissance ou d’adoration.
Le parallélisme : la poésie hébraïque ne connaît pas la rime, mais elle fait grand usage du parallélisme. Ainsi très souvent une même pensée est exprimée deux fois, avec des mots différents. En prêtant attention au parallélisme, nous comprenons mieux la pensée de l’auteur. De plus, le parallélisme est un élément important pour la prière; il est comme une vague qui vient et revient battre le rocher.
Les genres littéraires : Les Psaumes appartiennent à des genres littéraires différents (prière de demande, d’action de grâce, de louange, etc.). Les titres de votre Bible et les notes à ce sujet peuvent faciliter la compréhension du psaume et sa prière.
Prier les Psaumes
Plus que tout autre texte biblique, il est évident que l’étude des Psaumes ne suffit pas; elle doit déboucher sur la prière.
Les Psaumes sont une école de prière. Ils expriment avec vérité tous les sentiments humains profonds. Dans ces textes, les psalmistes nous communiquent leur sens de Dieu, de son mystère, de sa miséricorde. Non pas un Dieu abstrait, mais le Dieu vivant de la Bible, le Dieu de l’Alliance. Véritable résumé de l’Ancien Testament, les Psaumes nous redonnent en prière la part la plus importante de la foi des croyants comme aussi du message des Prophètes et des Sages.
Cependant il est vrai, les psalmistes restent des hommes de l’Ancien Testament : ils sont en marche vers l’Evangile. Aussi leurs sentiments ne sont pas toujours ceux de Jésus et ceux du Sermon sur la montagne. Pourquoi s’en étonner ? Les nôtres non plus, ne sont pas toujours à cette hauteur !
Prière du peuple de Dieu, de ses pécheurs mais aussi de ses représentants les plus éminents, les Psaumes ont été repris et priés par Jésus lui-même. On peut même affirmer que c’est dans le Psautier que Jésus, comme tout Juif pieux, a appris à prier. Ce seul fait devrait ébranler sérieusement toutes les objections à l’égard de la prière des Psaumes, même si il ne suffit pas à résoudre immédiatement nos difficultés.
Enfin, et ce n’est pas le moindre intérêt des Psaumes, la lecture du Nouveau Testament nous montre que le Psautier y est, avec Isaïe, le livre le plus cité. Pourquoi cela ? Parce que c’est dans les Psaumes que les chrétiens ont trouvé des textes essentiels pour leur compréhension du mystère de Jésus (cf. Lc 24, 44).
Notre étude
Ce dossier propose l’étude de 15 Psaumes. Certains nous sont déjà familiers, d’autres, sans doute, nous le sont moins. L’ordre de l’étude peut être faite selon le choix de chaque groupe, et non en suivant la numérotation des Psaumes. mais ce choix voudrait surtout être un encouragement à puiser largement dans cette prière du peuple de Dieu.
1. – Ps 2 : “Il m’a dit : Tu es mon fils…”
En Israël, comme chez les peuples voisins, l’onction donnée au roi symbolise le choix fait par le Seigneur : désormais, cet homme est son élu, son “fils”; il est établi à la tête de son peuple. Le Ps 2 chantait l’intronisation d’un roi à Jérusalem, mais le texte était ouvert à une signification plus grande et plus universelle.
1) Qui intervient dans ce Ps ? Comment le Ps est-il construit ?
2) De quoi s’agit-il ? Expliquer la situation évoquée par ce psaume.
3) Quelle était la signification de ce Ps pour Israël après la disparition de la
monarchie ?
Question 1
• Le psalmiste parle aux v. 1-2; 4-5 et 10-12; il cite les rebelles (v.3) et le Seigneur v. 6.
• C’est le roi qui vient de recevoir l’onction qui parle aux v. 7-9.
• Le centre du psaume est le verset 7 : le décret du Seigneur.
• Noter la description de la révolte (v. 1-3) et l’appel à la soumission (v. 10-12).
Question 2
• Partir du centre du psaume (v. 7) : par son intronisation, par l’onction qu’il vient de recevoir, le roi est devenu “fils de Dieu” : voir la note de BJ sur le v. 7 – qui nous renvoie à 2 S 7, 14 –
• Le roi de Juda est le descendant de David; il est donc bénéficiaire de la promesse de Dieu que l’on trouve en 2 S 7, 1 +.
• Sur le titre donné “fils de Dieu”, voir en BJ la note sur Mt 4, 3 +.
• Se révolter contre le roi, c’est se révolter contre le Seigneur qui l’a choisi.
• Récité lors de l’intronisation du roi à Sion (Jérusalem), cf. 2, 6 + , ce psaume évoque les mouvements de révolte des vassaux (v. 1-3) et exprime l’inefficacité de ces tentatives (v. 4-6).
Question 3
• Après l’Exil, il n’y a plus de roi. Pourtant ce psaume continue à être prié puisqu’il a été conservé et inclus dans le Livre de la prière d’Israël.
• Le Ps exprime alors l’espérance du Messie ( = Oint, celui qui a reçu l’onction du Seigneur), celui que Dieu enverra un jour pour sauver son peuple.
• A son origine, le psaume parlait d’un roi à Jérusalem et des roitelets qui lui étaient soumis (v. 1-2 et 10-11); dans la lecture messianique, le pouvoir de Dieu, par son Messie, s’étendra vraiment sur tous les rois et tous les peuples de la terre.
Pour continuer
Le v. 7 du Ps est appliqué à Jésus : voir les références données en marge par BJ. Lire également Ac 4, 25-27, où ce psaume est appliqué à la mort et à la Résurrection de Jésus.
2. – Ps 16 (15) : Le Seigneur, ma part d’héritage
Il arrive des moments dans la vie où le croyant peut se demander si la foi et l’attachement à Dieu sont vraiment indispensables. Tant d’hommes autour de lui pensent autrement et paraissent se bien porter. Dans une telle situation, l’auteur du Ps 16 réaffirme avec force son choix pour Dieu et dit sa joie d’être son ami.
1) Qui est le Dieu à qui s’adresse le psalmiste ? Qu’attend-il de lui ?
2) Comment exprime-t-il son choix ? Quel en est le résultat ?
3) Comment comprendre les v. 9-11 ?
Question 1
• C’est le Seigneur – “YHWH” – (4 x) : c-à-d. le Dieu d’Israël, celui qui s’est révélé à Moïse ( cf. Ex 3, 14 + ).
• C’est le Seigneur qui a donné un héritage magnifique (v. 5-6) : expliquer les images (coupe, cordeau) en vous aidant de la note sur le v. 6.
• Le Seigneur est celui qui l’assiste, l’instruit, l’aide (v. 7-8) ; cf. la référence marginale à Ps 121,5; le Seigneur est une présence constante, même la nuit (v.7), même pour l’avenir (v.9-11).
Question 2
• Il a choisi de servir exclusivement le Seigneur; il refuse les autres dieux; cf. 16, 3 +. Voir les textes cités dans la note et les explications données en BJ sur ces textes.
• Ce choix du psalmiste exclut toute participation aux sacrifices pour les idoles et l’invocation de leurs noms ( v.4).
• Le psalmiste – comme un Lévite – a Dieu seul pour partage : voir les références marginales.
• C’est un état d’amitié avec Dieu (v. 7), de proximité de Dieu (v. 8). Noter la joie du psalmiste dans les v. 5-6. 9. 11.
Question 3
• Lire la note de BJ sur 16, 10 + et les textes auxquels elle renvoie; être abandonné au shéol, voir la fosse , c’est mourir.
• Dans sa forme première, le psaume exprime la certitude d’être gardé par Dieu d’une mort prématurée, d’échapper à la mort dans une circonstance précise, mais “le réalisme de la foi et les exigences de se vie mystique, l’amènent à désirer une intimité indissoluble avec Dieu (R. Tournay). C’est une “pierre d’attente théologique”.
• Au sens littéral, celui du psalmiste, c’est une simple supplication, mais le texte reste ouvert à une révélation plus grande qui s’exprimera dans les derniers siècles de l’Ancien Testament : l’espérance de la résurrection pour l’ami de Dieu.
Pour continuer
Lire Ac 2, 25-28 et 13, 35 où le v. 9 de ce Ps est appliqué à Jésus. Pour chaque chrétien, ce psaume rappelle le choix fait au baptême et l’espérance de la vie sans fin dans l’intimité de Dieu
3. – Ps 22 (21) : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?”
Le début de ce Psaume nous fait immédiatement penser à la prière de Jésus en croix. Mais avant d’être la prière de Jésus, ce psaume a été le cri d’un homme, repris au cours des siècles par beaucoup d’autres. Dans une dure épreuve, isolé, rejeté par ceux qui l’entourent, un homme crie vers Dieu, vers son Dieu, dont il attend le salut.
1) Lire la plainte de ce Psaume ( v. 2-22) et chercher quelle est la situation de celui qui
prie.
2) A qui s’adresse le psalmiste ? Relever tout ce qui exprime qui est son Dieu.
3) Comment comprendre les v. 23-25 ? et les v. 26-32 ?
Question 1
• Sur la division de ce psaume, voir la note de BJ (sur le titre).
• Le psalmiste se sent seul, impuissant, menacé de toutes parts, sans aucun secours humain.
• Relever les images qu’il utilise pour évoquer sa situation : un ver, le rebut du peuple (v.7), une homme menacé par des animaux puissants et dangereux (v. 13-14), plusieurs images qui évoquent la mort toute proche (v. 15-19)…
• Remarquer que dans ce Psaume, celui qui prie et supplie, ne maudit pas ses ennemis, mais il se confie totalement en son Dieu ( v. 20-22).
Question 2
• Noter le premier mot : Mon Dieu, cf. v. 3 et 11; cf. aussi “c’est Toi” (v. 4.5.6.10.11.20).
• Dieu est le Saint (voir les références marginales sur le v. 4), celui qui s’est montré le sauveur de son peuple (v. 4-6).
• Il est le Dieu du psalmiste depuis sa naissance (v. 10-11); il est son ami (v. 9).
• Mais Dieu semble indifférent à la détresse (v. 2-3); il paraît lointain ( v. 12.20).
Question 3
• Au v. 23-27, nous trouvons une action de grâces de celui qui a été exaucé; noter qu’il n’est plus seul : d’autres prennent part à sa joie (les frères, la grande assemblée).
• L’action de grâces consiste à proclamer hautement le salut obtenu de Dieu, d’où le rappel des moments difficiles par où il a passé (v. 25).
• L’action de grâces est suivie d’un sacrifice et d’un repas sacrificiel auquel s’associent les amis du psalmiste, mais également les pauvres (v. 27).
• Les v. 28-32 sont élargissement universaliste (voir 22, 1 +) , peut-être plus tardif :
• comparer avec les références marginales qui nous renvoient ici au Deutéro-Isaïe.
Pour continuer
Ce Psaume est la dernière prière de Jésus en croix (Mt 27, 46) et il exprime la confiance de Jésus dans sa passion : il est le Juste qui souffre et qui s’en remet totalement à Celui qui est “son Dieu” (v.9 et Mt 27,43); au matin de Pâques, il peut annoncer à ses frères (v. 23, cf. He 2,12) ce que le Seigneur a fait pour lui.
4. – Ps 23 (22) : Le Seigneur est mon berger
Ce Psaume est sans doute l’un des plus connus des chrétiens, car la liturgie en a fait le chant du baptême et de l’Eucharistie.
Mais sommes-nous bien certains de le comprendre ? Parfois la facilité apparente d’un texte nous empêche de le lire en profondeur.
1) Expliquer la première image utilisée par la psalmiste aux v. 1-4; relever les allusions
les plus intéressantes à l’Ancien Testament.
2) Comment le Seigneur nous est-il présenté aux v. 5-6 ?
3) Quelle est la signification de cette prière dans l’Ancien Testament ? Qui prie ?
Question 1
• Sur l’image du pasteur, voir Ez 34, 1 + (lire toute la note de BJ).
• Relever tout ce que la pasteur fait aux v. 2-3 : il parque sur des près d’herbe fraîche; il mène vers les eaux; il guide…
• Noter le résultat d’une telle sollicitude : rien ne manque (v.1), aucune crainte : cf. Is 50,10 (cité en marge) et Is 43, 1ss.
• Sur le ravin des ténèbres, voir Jb 10, 21-22; c’est probablement le shéol : cf. Nb 16, 33 +.
Question 2
• Ici Dieu nous est présenté comme un hôte qui reçoit dans sa maison.
• Sur l’invitation à la table du Seigneur, cf. Ex 16, 1+ : que nous apporte cette référence ?
• Sur l’onction d’huile, voir les références données en BJ sur le v. 5.
• La coupe (de vin) est débordante : symbole de la joie.
• Le groupement froment-vin-huile, comme les biens donnés par le Seigneur à son peuple, se lit souvent dans la Bible : Dt 7,13; Jr 31, 12; Os 2,23-24…
• Pour le bonheur de vivre auprès du Seigneur : cf. Ps 27, 4-6.
Question 3
• Malgré l’usage de la première personne (je – me – mon berger, etc.), il s’agit ici du peuple de Dieu et non pas d’un individu : cf. l’image du berger, qui s’applique surtout à la sortie d’Egypte et au retour de l’Exil.
• Les nombreuses références marginales à Jr, Ez, Is 40-55 font penser davantage au retour de l’Exil : Dieu ramène son peuple sur sa terre (cf. Is 40, 11) et il prend soin de lui.
• Par la suite, ce psaume est devenu une prière d’espérance messianique : un jour, Dieu donnera à son peuple un pasteur (cf. Ez 34, 27ss) qui le rassemblera et lui assurera bonheur et sécurité.
Pour continuer
Jésus s’est présenté comme le Pasteur : Mc 6,34 et surtout Jn 10, 11-16 (cf. TOB , note sur Jn 10.11.
5. – Ps 40 (39) : Pour faire ta volonté
Tel que nous le lisons dans la Bible, le Psaume 40 est composé de deux parties, une action de grâces (v. 1-12) et un appel au secours (v. 14-18 = Ps 70). Comme l’a écrit Delitzch, c’est un « Magnificat » suivi d’un « De profundis ».
Notre étude portera sur la première partie du Ps : 40, 1-12.
1) Comment le psalmiste exprime-t-il sa situation (v.3-4) et quelle leçon en tire-t-
il (v. 5-6) ?
2) Les v. 7-9 forment une insertion très riche : expliquez-les en vous servant des
notes et références marginales de la BJ.
3) Quelle est l’attitude du psalmiste dans les v. 10-12 ?
Question 1
• A partir de ce que Dieu fait pour le psalmiste, on peut imaginer la situation de celui-ci :
• Il est humilié, abaissé : Dieu s’est penché vers lui (v.2).
• Il était dans une situation dangereuse (cf. les référencés marginales de BJ) et Dieu l’a redressé, affermi; il l’a fait passer de la vase du bourbier sur le roc : (v.3).
• Dieu a changé son cri (v.2) en chant de louange (v.4).
• La leçon est exprimée par une béatitude (v.5) : comparer avec Jr 17, 7-8.
• Au v. 6 : noter que le psalmiste dépasse ce que Dieu a fait pour lui : sa reconnaissance s’inscrit dans celle de son peuple..
Question 2
• Noter les oppositions en 7-9 : à la place des sacrifices-oblations-holocaustes, on trouve ici une oreille ouverte, un accueil de la Loi de Dieu.
• Lire la note de BJ sur le v. 9 : voir particulièrement Am 5,21 + et les références aux Ps.
• Tu m’as ouvert l’oreille : voir Is 50, 4-5. “L’oreille. c’est plus que l’audition, c’est déjà l’obéissance ” (Jaquet).
• Comparer aussi Jr 7, 21ss ou Dt 6, 24-25.
Question 3
• Noter ce que fait le psalmiste (j’ai annoncé, je n’ai pas celé, j’ai dit…).
• La grande assemblée (v. 10-11) : c’est la communauté réunie pour le culte, cf. Ps 22,23.26; 35, 18,
• Noter les motifs de l’action de grâces : ta fidélité, ton salut, ton amour…
• Même pour une grâce personnelle, l’action de grâces est publique, communautaire. A partir de l’Exil, cette proclamation des bienfaits de Dieu est même plus importante que le sacrifice (voir la fin de la note BJ sur le v. 9).
• Au v. 12 : reconnaître les bienfaits de Dieu est la meilleure manière d’obtenir de nouvelles grâces.
Pour continuer
La prière juive de la fin de l’Ancien Testament appliquait déjà ce Psaume au Messie (cf. 40, 7 et note BJ); les chrétiens, tout naturellement, l’ont appliqué à Jésus (cf. He 10, 5-7). On peut relire tout le psaume comme l’action de grâces de Jésus délivré de la mort par son Père dans sa Résurrection.
6. – Ps 46 (45) : Dieu est avec nous
Le Ps 46 est le premiers des Cantiques de Sion (voir Introd. au Ps en BJ, sous Hymnes). Composé de trois strophes, suivies d’un refrain, ce cantique exprime l’assurance joyeuse du psalmiste de la présence protectrice de Dieu dans la ville qu’il s’est choisie.
1) Quelle est la certitude qu’exprime le psalmiste dans les v. 2-4 ?
2) En vous aidant des notes et des références données ici par BJ, rechercher quelle est la
la situation à laquelle le psalmiste fait allusion; expliquer les images et les
symboles qu’il utilise dans les v. 5-8.
3) Quelle est la leçon de la troisième strophe ?
Question 1
• Dieu est pour nous (v.2), avec nous (refrain) : cf. “ Emmanuel” en Is 7, 14 +; 8, 10.
• .Cette présence de Dieu est plus forte que tous les bouleversements : voir la note sur le v. 4 et les références.
• Voir encore Is 554, 10 (cité en marge); sur les grandes eaux , comme symbole du danger, cf. Ps 18, 5 +.
Question 2
• Sur l’intervention divine à l’origine de ce psaume, voir la note de BJ sur le v. 6. Lire 2 R 19,35.
• Pour compléter, lire la note sur 2 R 18,13 et aussi Is 17, 12-14.
• Sur le thème du matin pour signifier le salut : voir Ps 17, 15 +.
• L’image du fleuve (v.5) fait peut-être allusion au canal creusé par Ezéchias pour assurer l’approvisionnement en eau de Jérusalem (voir 2 R 20,20 +); cf. aussi Si 48, 17-21.
• La psalmiste présente la source de Jérusalem comme le fleuve du Paradis : cf. Gn 2, 10 (en marge).
Question 3
• Aux v. 9-10, le psalmiste nous invite à méditer sur les hauts faits de Dieu : il a sauvé Jérusalem (v. 6).
• Dieu s’est manifesté comme celui qui brise la guerre : cf. Ps 76,4; lire aussi Is 2, 4-5 où la même idée et étendue au profit de tous les peuples.
• Au v. 11, c’est Dieu qui parle : comparer avec Dt 32, 39.
• La victoire sur Sennachérib révèle le Seigneur comme le maître des nations.
Pour continuer
Le thème de l’Emmanuel est spécialement souligné par l’Evangile de Matthieu : lire Mt 1, 20-24 et Mt 28, 20.
On pourrait aussi lire Mt 16,18 : plus que Jérusalem, l’Eglise peut chanter la présence protectrice de Dieu en elle.
7. – Ps 51 (50) : “Crée en moi un coeur pur,…”
Les psaumes de demande (ou de supplication) sont nombreux dans le Psautier. Habituellement celui qui prie demande à Dieu de le délivrer d’une maladie ou d’un danger, ou encore de le défendre contre des ennemis. Ici le psalmiste crie vers Dieu pour avouer son péché et il demande d’en être purifié. C’est là un changement important qui doit, sans doute, beaucoup à la prédication de Jérémie et d’Ezéchiel.
1) Comment le psalmiste exprime-t-il la réalité du péché dans les v. 3-8 ? Voyez-vous
une progression entre les v. 3-4 et 7-8 ?
2) Que demande le psalmiste dans les v. 9-14 ? Quel désir, quelle attente ?
3) Comment répondra-t-il au pardon divin (v. 15-19) ?
Question 1
• Le péché est quelque chose dont on a besoin d’être lavé, purifié (v. 3-4); quelque chose que Dieu seul peut faire.
• Le péché est ne faute contre Dieu (v. 5-6); le psalmiste reprend ici la confession de David (voir 2 S 12, 9.13). Voir aussi Is 59, 12 (cité en marge par BJ) avec la note sur 59, 1 +
• Dieu seul peut en triompher : v. 6 et la fin de la note de BJ.
• Le péché nous marque entièrement (v. 7-8), toute notre vie, dès la naissance (cf. la note de BJ et Jb 14, 4 +); cependant c’est mon péché, mon mal, ma faute…
Question 2
• Les v. 9-14 décrivent un état nouveau, un renouvellement en profondeur.
• Purifie-moi avec l’hysope : cf. la note et les références dans BJ.
• Par le pardon de Dieu, la joie est redonnée (v. 10 et 14).
• C’est une guérison : les os broyés qui se mettent à danser; mais c’est surtout une création nouvelle, (v. 12 et la note BJ; cf. aussi Ez 11,19 +), grâce au don de l’esprit de Dieu (v. 13 et note).
• Remarquer dans ce passage la connaissance que le psalmiste a de son Dieu.
Question 3
• C’est le passage de l’expérience personnelle à la dimension communautaire : le pardon du Seigneur l’ouvre aux autres.
• Le pécheur pardonné (comme le malade guéri) proclame le bienfait reçu du Seigneur. Comparer avec 1 Tm 1, 15-16.
• Sur le v. 19 : voir Is 57, 15 et 66, 2. L’attention, l’amour de Dieu pour les “coeurs brisés”. Dieu désire cette attitude de pauvreté en l’homme plus que tous les sacrifices (voir références marginales de BJ spécialement celle d’Am 5, 21-25).
Pour continuer
Comparer le pardon de Dieu que le psalmiste présente ici comme une fête et une création nouvelle avec la parabole de Jésus en Lc 15, 11-32.
8. – Ps 73 (72) : “Tu m’as saisi par la main droite…”
Comme les Ps 37 et 49, le Ps 73 est une méditation sur le problème du mal, dans la ligne de certains passages de Jérémie, du livre de Job ou de Qohelet. La foi ne résout pas ce problème, mais elle l’éclaire.
1) Par quoi le psalmiste est-il scandalisé ? Comment parle-t-il ici des impies dans les
les v. 2-12 ?
2) Quelle est la tentation du psalmiste ? Qu’est-ce qui lui permet de rester fidèle à Dieu ?
3) Expliquer les v. 23-24.
Question 1
• C’est la vue du bonheur, du bien-être des impies ( cf. Ps 37, 1 +); le juste est tenté de les envier.
• Compare les v. 2-12 avec Jb 21 (cité en marge) : lire Jb 21, 7ss.
• Pourtant le comportement des impies est orgueil, violence (v. 6), malice, artifice (v. 7), le mal, la force (v. 8).
• Mais leur impunité semble montrer que Dieu est indifférent ou même impuissant (v. 11-12), cf. Ps 10, 11 + ( voir les références données en marge ).
Question 2
• Le psalmiste a été tenté d’abandonner sa conduite (v. 13); de parler comme les impies (v. 15).
• Compare avec Ml 3, 14ss (cité en marge).
• Remarquer le passage du doute ( v. 2-16) à la lumière (v. 17ss).
• C’est la réflexion sur la fin de l’existence des impies : “jusqu’au jour, où entrant dans le sanctuaire de Dieu, j’ai saisi quel serait leur avenir “ (traduction de TOB, meilleure ici que BJ)
Question 3
• Noter “tu m’as saisi par la droite… tu vas me conduire… tu me prendras…”
• Travailler la note de BJ sur le v. 24; cf. aussi Ps 16, 10 +.
• Le psalmiste exprime la certitude que Dieu est pour lui une “valeur sûre” alors que le bonheur des impies sera détruit par la mort.
• Quand Israël arrivera à la foi en la résurrection, au deuxième siècle avant Jésus, ceux qui prieront ce psaume pourront mettre sous les mots du psalmiste leur espérance d’être toujours avec Dieu au-delà de la mort.
Pour continuer
Relire ce psaume en pensant à Jésus en croix alors que ses ennemis semblent triompher. Les mots du psalmiste expriment la confiance totale du Fils en son Père. (Cf. Lc 23, 46).
9. – Ps 91 (90) : “Toi qui dis : Le Seigneur est mon abri…”
Même s’il ne faut pas voir le diable partout, le croyant sait reconnaître les forces du mal – en lui-même et dans le monde – qu’il est souvent incapable de maîtriser. Ce Psaume nous rappelle que le Seigneur est plus fort que la mal.
1) Expliquer les noms divins des v. 1-2. Quelle signification peut avoir cette énumération
ici ?
2) Qui s’adresse au psalmiste dans les v. 3 -13 ? A quelles images fait-il appel ?
Dans quel but ?
3) Qui prend la parole aux v. 14-16 ? Eclairer la signification de ces versets par les
références marginales.
Question 1
• Sur les noms divins, voir la note BJ sur le v. 1. Elyôn est le nom de Dieu attaché à l’histoire de Melchisédek (cf. Gn 14, 18) : c’est le Très-Haut, le Créateur (cf. Gn 14,22).
• Sur Shaddaï (cf. la note sur Gn 17, 1 +) : c’est le nom de Dieu à l’époque patriarcale.
• Sur YHWH (cf. Ex 3, 14 +) : c’est le nom révélé à Moïse, lors du salut qui est à l’origine de la foi d’Israël.
• En rapprochant ici tous ces différents noms de Dieu, le psalmiste évoque la présence et la protection de celui qu’il appelle “son Dieu” (v . 2).
Question 2
• Dans les v. 3 – 13 , un prêtre du sanctuaire rappelle à celui qui vient chercher abri (cf. v. 9) ce qu’est la protection de Dieu.
• Comme un oiseau libéré du filet (v. 3-4), le fidèle trouve refuge sous les ailes de Dieu. Sur ce thème des ailes : cf. Ps 17,8 + et les références marginales.
• Dieu le protège contre tous les dangers , évoqués par la flèche et la peste (v. 5-8).
• Cette protection divine vaut aussi bien à la maison (tente) que sur la route (v. 9-12); cf. Dt 7,15. Le v. 13 évoque la paix paradisiaque et messianique : cf. Is 11, 8.
• Sur toute cette section du Ps, on peut comparer Jb 5, 17-27.
Question 3
• Noter le passage au “je” ( je l’affranchis… je l’exalte…) comme dans d’autres psaumes, par ex. Ps 12, 6; 46, 11; c’est Dieu qui répond à la prière du fidèle et qui s’engage à protéger celui qui a cherché refuge auprès de lui.
• Noter comment Dieu parle du fidèle : celui qui s’attache à moi… qui connaît mon nom… qui m’appelle. Sur la présence de Dieu dans la détresse : voir Is 43, 2.
• Pour la promesse du v. 16, comparer Dt 4,40 ou Jb 5,26.
Pour continuer
Dans le récit de a tentation, Jésus nous montre comment vivre ce Psaume : le diable en cite les v. 11-12 (cf. Mt 4, 5-7), mais Jésus refuse de tenter Dieu. Une telle attitude n’aurait rien à faire avec la confiance totale et filiale en Dieu.
10. – Ps 95 (94) : “Venez, crions de joie pour le Seigneur…”
Ce Psaume est récité chaque jour au début de l’office divin. IL est une invitation collective à la prière et à la louange de Dieu. Il est aussi un appel à vivre l’alliance.
1) A quoi le psalmiste nous invite-t-il dans les v. 1-7 ? Quelles motivations nous
donne-t-il ? Quelle est son image de Dieu ?
2) Qui parle dans les v. 8-11 ? A quels événements est-il fait allusion ?
3) Quelle leçon pouvons-nous retenir de ce Psaume ?
Question 1
• Remarquer les deux formules d’invitatoire ( v. 1-2 et v . 6), suivies des motivations “car…” dans les v. 3-5 et v. 7.
• Le psalmiste nous invite tout d’abord à nous mettre en présence de Dieu : “venez… allons vers Lui…”
• Les motifs sont la grandeur de Dieu, sa toute-puissance, plus forte que celle de tous les (autres) dieux; elle se manifeste dans la création (v. 4-5). Sur le titre de Rocher, voir la note de BJ sur le v. 1.
• Le deuxième invitatoire : se courber, à genoux : c’est l’attitude devant plus grand que soi; c’est un geste que beaucoup de religions connaissent et par lequel le corps participe au culte.
• Les motifs : l’existence du peuple dépend du Seigneur (cf. Ps 100.3); l’image du Berger est une image royale, comme nous le rappelle la note de BJ sur Ez 34, 1 +.
Question 2
• C’est Dieu qui parle : je dis… j’ai juré… ils m’ont éprouvé, mes actions… mes voies…ma colère… mon repos.
• Dieu rappelle le sérieux de l’Alliance et les fautes du peuple à cet égard ( endurcir le coeur, tenter
• Dieu), cf. Ex 17, 1-17; Nb 20, 2-13; Dt 6, 16. Et cela malgré la vue des actions de Dieu : comparer avec Dt 11, 2.7.
• Les péchés des pères sont souvent évoqués : cf. Ps 78, 8 et 37 ; leur punition doit servir de leçon.
Question 3
• Le psaume nous invite au culte de Dieu, mais dans la vérité : “en écoutant la voix du Seigneur “; le péché est avant tout le refus d’écouter Dieu qui parle.
• Ecouter sa voix ( en hébreu, écouter = obéir); cf. Ex 19, 5. Voir encore Jr 7,21 et 26.
• Aujourd’hui : sur ce mot important, voir Dt 11, 26ss; 30, 15ss; cf. encore He 3, 7ss (cité en marge).
Pour continuer
Lire Mt 6, 21. 24-27 : celui qui écoute la Parole de Dieu bâtit sur le roc, s’il la met en pratique. Prier ce Psaume à la lumière de cette parole de Jésus.
11. – Ps 103 (102) : Comme la tendresse d’un père pour ses fils
La structure de ce Psaume est caractéristique des hymnes : après une invitation à la louange (v. 1-2), le psalmiste fait l’énumération des motifs qu’il a de louer Dieu. Le mot-clé du psaume est bénir : ici c’est l’homme qui bénit Dieu, c-à-d. qu’il répond au bienfait dont il a été l’objet.
1) Pour quelles oeuvres le psalmiste loue-t-il le Seigneur dans les v. 3-7 ?
2) Expliquer les v. 8-10 en vous servant des références marginales de la BJ.
3) Dans les v. 11-18, quelles sont les images utilisées par le psalmiste pour chanter son
amour pour Dieu ?
Question 1
• Le premier motif de louange est ici le pardon de Dieu; remarquer le parallélisme entre péché / maladie : cf. Ex 15, 26 (cité en marge).
• Le pardon est comme un retour à la vie (v. 4), comme un renouvellement (v. 5); cf Is 40, 31.
• Les v. 6-7 rappellent l’action de Dieu dans la vie du peuple, et spécialement lors de l’Exode : ce que Dieu a fait jadis pour son peuple, se vérifie maintenant pour le psalmiste.
Question 2
• Le v. 8 est une citation d’ Ex 34, 6 : c’est la définition que Dieu donne de lui-même à Moïse.
• Cette appellation de Dieu revient souvent dans la prière d’Israël : ainsi en Ps 86, 15; 145,8; voir aussi les références que la BJ donne en marge d’Ex 34, 6-7.
• Lire encore les références données en BJ sur les v. 9-10 du Psaume et rechercher ce qu’elles apportent pour la compréhension de ce passage.
Question 3
• La grandeur de la création est une image de la puissance de l’amour de Dieu : v. 11-12.
• La tendresse de Dieu, comparée à celle d’un père pour son fils : v. 13.
• La fragilité de l’homme est connue de Dieu : v. 14.
• La durée de la vie de l’homme est comparée à celle de l’herbe : v. 15ss; cf. Is 40, 7 et Ps 90, 5-6 (cités en marge) ; au contraire, l’amour du Seigneur dure pour toujours.
• Noter la répétition (3 x) “pour qui le craint ”; sur la notion de la “crainte” de Dieu, voir Si 1, 11 +.
Pour continuer
Habituellement les hymnes chantent la gloire de Dieu pour son oeuvre dans la création (par ex. Ps 104) ou pour son action dans l’histoire du peuple (cf. Ps 135; 136)). Ici le psalmiste loue Dieu pour la merveille de son pardon.
12. – Ps 107 (106) : “Ils criaient vers le Seigneur… il les a délivrés”
Après l’invitation à rendre grâce, ce Psaume évoque plusieurs situations de détresse. Mais chaque fois, ceux qui se sont tournés vers le Seigneur, ont pu faire l’expérience de sa miséricorde et de sa puissance.
1) Repérer dans ce Psaume les refrains; quelle est la structure de ce Psaume ?
2) Expliquer les 4 “tableaux” en vous servant des références marginales de BJ.
3) Dans les v. 33- 42 plusieurs actions sont attribuées à Dieu : comment comprendre ce
passage ?
Question 1
• Un premier refrain revient aux v. 6.13.19. 28 ; il exprime l’appel adressé au Seigneur ; cf. aussi la réponse ( et ils les a délivrés ), explicitée dans les v. 7. 14.20. 29.
• Le deuxième refrain ( v. 8. 15. 21-22. 31-32) est une invitation à rendre grâce, suivie chaque fois par l’énoncé d’un motif particulier.
• Sur la structure de ce Psaume, voir la note de BJ (sur le titre); cf. aussi Ps 100, 5 + (cité en marge).
• Pour certains, ce Psaume aurait servi pour une cérémonie collective d’actions de grâces; pour d’autres, les 4 “tableaux” évoquent de manière symbolique l’expérience de l’Exil.
Question 2
• Les v. 2-3 pourraient être une allusion au retour de l’Exil; cf. les rachetés : Is 62,12 ; le rassemblement des 4 coins de l’horizon : Is 43, 5-6.
• Noter les allusions à l’Exode dans les v. 4-5 : le retour de l’ Exil a été présenté comme un nouvel Exode, plus merveilleux que le premier : cf. Is 40, 3 +.
• Les v. 10ss présentent l’Exil comme un emprisonnement dont le Seigneur a délivré son peuple : cf. Is 42, 7; 49, 9; 51, 14; 52, 2; 61, 1.
• Les v. 17ss parlent de malades (noter le lien maladie / péché) guéris par la Parole de Dieu : cf. Is 55, 11 et Sg 16, 12.
• Dans les v. 23ss, on trouve des matelots dans la tempête (remarquer le rythme du texte !) et leur impuissance face aux éléments (v. 23-27), mais aussi la toute-puissance du Seigneur (v. 25. 29) ; cf. Ps 89, 10 +.
Question 3
• Les verbes au singulier (“il”) mentionnent une action de Dieu montrant sa maîtrise totale sur la nature et sur les hommes : c’est cette même puissance qui se manifeste dans l’histoire du peuple.
• Les v. 33-34 font allusion à la destruction de Sodome : Gn 13,10; 19, 23ss ; cette destruction reste le signe du jugement de Dieu : cf. Dt 29, 22.
• Pour les v. 35-38 , voir Is 41, 18 + ( note sur le v. 17 dans l’ancienne édition).
• Les v. 39-42 peuvent être éclairés par Ps 113, 7-9.
• Sur le v. 43, voir Os 14, 19.
Pour continuer
Ce Psaume chante le salut donné par Dieu à son peuple lors de l’Exode et du retour de l’Exil. Mais Jésus, lui aussi, a crié vers son Dieu et Dieu l’a entendu : il l’a délivré.
13. – Ps 114 (113) : Quand Israël sortit d’Egypte
Cette hymne pascale commence sans invitation à la louange. Cette omission – inhabituelle – s’explique peut-être par le fait que ce Psaume accompagnait le Ps 113 au début du repas pascal. Ou peut-être suffit-il de donner toute sa signification à l’Alleluia du début ! Alléluia = Louez YHWH.
1) Relever et expliquer les allusions à l’histoire d’ Israël contenues dans ce Ps .
2) Comment Dieu nous est-il présenté dans ce Psaume ?
3) Quelle est la signification de ce Psaume dans la prière d’Israël ? Et dans celle de
Jésus ?
Question 1
• Au v. 1 : la sortie d’Egypte, qui est l’élément fondateur de la foi d’Israël.
• Au v. 2 : cf. Ex 19, 6 + . C’est le rappel de l’élection et de l’alliance offerte par Dieu à Israël; Lire Ex 19, 3-8.
• Dans les v. 3 et 5 : le passage de la Mer et celui du Jourdain qui marquent la sortie de la terre de servitude et l’entrée dans la terre promise.
• Dans les v. 4. et 6 : la réaction de la nature devant la présence du Seigneur; cf. Ps 68, 9 et Jg 5, 4 (en marge); on pourrait ajouter Ex 20, 18-21 et d’autres textes encore.
• Au v. 8 : le miracle de l’eau au désert ; cf Ex 17, 1-7 +.
Question 2
• C’est le Dieu de l’Exode, dont la puissance s’impose même aux grandes eaux (la Mer et le Jourdain : cf. Ps 66, 6 +) ainsi qu’aux montagnes et aux collines ; cf. Ps 68, 9 (et note BJ).
• Le Dieu de l’Alliance : v. 2 et Ex 19, 6 +; Voir aussi Jr 2, 3 : Dieu qui a fait choix d’Israël.
• Le Dieu qui prend soin de son peuple au désert : cf. Ps 107, 35 et le références marginales, par ex. Is 41, 18 +.
Question 3
• Cette hymne nous rappelle la grande place que tenait l’Exode dans la foi et la prière du peuple d’Israël : c’est l’origine et le “coeur” de sa foi.
• Ce Psaume fait partie du Hallel : voir la note sur le titre de Ps 113.
• Jésus a prié ce Psaume , au moins à chaque Pâque, en s’unissant à la prière de son peuple.
• Jésus l’a encore prié à la veille de sa passion : Mt 26, 30 +.
Pour continuer
Depuis la Pâque de Jésus, ce Psaume a pour nous une signification nouvelle et supplémentaire. Rechercher comment les merveilles du passé annonçaient celles de l’Alliance nouvelle.
14. – Ps 130 (129) : Mon âme attend le Seigneur
Ce Psaume est trop souvent associé à notre esprit à la liturgie des défunts. Pourtant sa signification originelle est bien différente : ce n’est pas un psaume pour les morts, c’est le cri de confiance de quelqu’un qui croit à la vie.
1) Quelle est la situation de celui qui prie ? Qu’attend-il de Dieu ?
2) Sur quoi cet homme appuie-t-il sa prière ?
3) Expliquer l’image du veilleur qui est utilisé ici.
Question 1
• Remarquer comment celui qui prie ici se situe immédiatement en face de son Dieu : “vers toi “, mais tout en bas : “des profondeurs… ; il ne s’attarde pas sur son péché, il regarde son Dieu.
• C’est donc une situation de détresse : comparer avec Ps 18, 5-7 ou Ps 6,9.
• Le psalmiste demande à Dieu de l’écouter, de surmonter ainsi la distance qui le sépare de lui : cf. Ps 5, 2-3: 55, 2-3; 2 Ch 6, 39-40; Ne 1, 6.
• A noter : je crie vers toi… ; j’espère, je compte sur ta parole…
• Remarquer aussi l’élargissement de la prière à partir du v. 7 : du “je” au peuple.
Question 2
• Sur l’argumentation du psalmiste, sur l’alternative qu’il présente à Dieu (v. 3), voir les références données en BJ, spécialement celle de Mi 7, 18-20.
• Voir aussi Ex 34, 7 : c’est la définition de lui-même que le Seigneur a donné autrefois à Moïse; voir les références dans la marge d’ Ex 34, 7. Israël fera souvent appel à ce texte dans sa prière : ainsi Moïse (Nb 14, 18), Jérémie (Jr 32, 18), Joël (Jl 2, 13).
• Le pardon de Dieu est la source de la “crainte” (v.4) : cf. 1 R 8, 39-40; sur la notion de la “crainte”, voir Si 1, 11-20.
Question 3
• Comme le veilleur dans l’ obscurité hostile de la nuit guette les premiers signes de l’aurore, ainsi le psalmiste attend la réponse du Seigneur au cri qu’il a lancé vers Lui.
• Mais également, comme le veilleur est sûr que l’aurore succédera à la nuit, le psalmiste est sûr que Dieu répondra à son appel.
• Sur le thème du matin comme temps de salut , voir Ps 17, 15 +.
Pour continuer
Lire Mt 1, 21 que la BJ nous donne en marge : ce que le psalmiste espérait, nous est maintenant donné en Jésus. Cf aussi Tt 2, 14 (lire 2, 11 – 14).
15. – Ps 139 (138) : Seigneur, tu me sondes et me connais
Ce Psaume est tardif; il fait peut-être allusion à la situation des Juifs dispersés au milieu des païens. Il exprime aussi la joie du croyant qui se sait toujours sous le regard de son Dieu
1) Comment est évoquée la présence de Dieu à son fidèle dans les v. 2-10 ?
2) Que nous apportent en plus les v. 11-18 ?
3) Comment peut-on comprendre la finale du Psaume (v. 19-22) ?
Question 1
• Faire la liste de toutes les actions du Seigneur (tu me sondes, me connais, tu sais, tu sens…)
• Dieu est présent à toutes les activités de l’homme : se lever, s’asseoir; marcher, se coucher : comparer avec Dt 6, 7 et 11, 19.
• Dieu est présent partout où peut se trouver son fidèle, que ce soit en haut (cieux) ou en bas (shéol) : même image en Am 9, 2; Jb 11, 8-9; que se soit à l’est (aurore) ou à l’ouest (la mer) : cf. Jb 23, 8-9.
Question 2
• Dieu voit même dans les ténèbres : cf. Jb 12, 22 ; 34, 22.
• Il connaît l’homme dès avant sa naissance (cf. Jb 10, 9-11 ou Jr 1, 5); sur le parallèle entre le sein maternel et la terre (au v. 15) , voir Jb 1, 21 et la note de BJ.
• Le v. 16 veut exprimer la connaissance totale que Dieu a de l’homme (voir la note BJ); le psalmiste n’aborde pas ici le problème (qui viendra beaucoup plus tard !) de la pré-destination.
• Sur cette grandeur de Dieu qui émerveille le psalmiste, voir encore Si 18, 5-7.
Question 3
• Voir le Ps 5, 11 + et la note de BJ , où notre passage est cité.
• Remarquer comment sont décrits les impies (v. 20-21) ; ils parlent de Dieu sournoisement, ils tiennent pour rien ses pensées; ils haïssent Dieu et se dressent contre lui.
• Le psalmiste prend le parti de Dieu; il se sépare des méchants (comparer Ps 119, 115. 158) parce qu’il veut rester fidèle à son Dieu.
Pour continuer
Comparer ce Psaume avec Jb 7, 17-20 ( ce texte nous est indiqué dans la note sur le titre du Psaume): comment est-ce que je ressens cette présence permanente de Dieu : comme Jb 7, 17-20 ? ou comme le psalmiste ?
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